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L'aventure de Plaisance-du-Gers


Tel qu'il se présente, l'orgue de Plaisance-du-Gers présente quelques-unes des aspira-
tions datant de la jeunesse du compositeur. Ainsi, dans la préface de Reflets contrastés
(Espaces III), datant de 1969, Jean-Louis Florentz préconise l'utilisation d'un Positif de dos « fortement principalisé, en opposition avec un Grand-Orgue et un Récit très flûtés”.
On retrouve cette même préoccupation dans Sahra (1973), la composition du Positif demandée dans cette œuvre s'enrichissant d'une Sesquialtera également très principalisée.
C'est ainsi qu'est conçue l'architecture sonore de l'orgue de Plaisance-du-Gers : le buffet de Positif, à la proue, sonne très « dental » alors que le grand buffet sonne de manière plus flûtée, les principaux du Grand-Orgue étant, d'ailleurs, des flautados d'inspiration ibérique. Si on le comparait à un appareil phonatoire, on pourrait dire que le Positif énonce les consonnes et le grand buffer les voyelles. Les préoccupations des Laudes, alors en pleine composition (1983-1985), rejaillissent bien évidemment sur la palette sonore (présence d'une Septième au Positif, d'une Flûte harmonique au Grand-Orgue, d'une synthèse harmonique avec Grosse tierce, d'une Gambe 8' et d'un ondulant au Récit) ainsi que sur l'étendue des claviers (soixante et une notes) et du pédalier (trente-deux notes). Mais c'est dans la structuration de la plastique et de la matière sonore de l'instrument d'une part et du rapport forme/contenu sémantique des Laudes d'autre part que réside souterrainement le point commun le plus intime entre l'orgue et l'œuvre qu'il sert : l'ésotérisme chrétien.
En véritable maître organier issu du compagnonnage, Daniel Birouste utilise les proportions et les calculs numériques savants pour étayer la conception de l'instrument, de même que dans les Laudes la dimension symbolique er le calcul des proportions sont omniprésents pour structurer une œuvre tout entière tournée vers la dialectique du cachéet du révélé.